Valse-hésitation

Angela Huth

Folio

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    8 mars 2021

    Lors d’une journée un peu particulière, Clare enterre Richard Storm, son premier mari, fait la connaissance de deux vieilles dames, Mrs Fox et sa sœur Edith et rencontre Joshua, un documentariste.
    La jeune femme est séparée pour six mois de Jonathan, son deuxième mari qu’elle trouve trop possessif au contraire de Richard, un marin de vingt ans son aîné qui était toujours sur les flots. Elle profite de ce break pour s’installer chez Joshua. Mais est-ce le bon choix ? Richard la délaissait, Jonathan l’étouffait, Joshua ne veut pas s’engager.

    Valse hésitation ou plutôt errements d’une femme des années 70 qui cherche son bonheur dans la vie de couple. Mauvais choix ou laisser-faire, elle semble ne pas trouver l’homme qui lui convient. Son premier mari préférait les femmes girondes alors qu’elle n’était qu’une femme-enfant de dix-neuf ans. Il naviguait, elle l’attendait au port. Il a fini par la quitter. Son deuxième mari est trop présent, trop dirigiste. Incapable de faire décoller sa carrière d’écrivain, il compense en organisant chaque détail de leur vie à deux. Besoin d’air et d’espace, elle lui demande de quitter la maison pour six mois. Pendant ce temps, elle prend un amant mais il n’est pas non plus à la hauteur de ses aspirations. Il la trompe, la délaisse, la brusque au point qu’elle s’imagine reprendre la vie commune avec son époux légitime. Mais au fond, Clare est victime, non pas des hommes, mais de son absence de décision. Elle ne choisit pas, ce sont les hommes qui la choisissent. Elle se laisse faire pour s’enliser dans des relations bancales.
    La vision d’Angela Huth de la vie de couple n’a rien d’idyllique. La faute sans doute à son héroïne molle et froide qui n’est jamais partie prenante dans ses relations. Une note plus optimiste réside peut-être chez Mrs Fox qui a vécu un mariage parfait avec Mr Fox mais il est décédé, il faut donc la croire sur parole…
    Un roman au ton doux-amer où il ne se passe pas grand-chose, mais on se laisse happer par la petite musique d’Angela Huth et les égarements de Clare malgré son manque de substance. À lire pour l’ambiance anglaise et le côté rétro des années 70.