Ne t'arrête pas de courir

Mathieu Palain

L'Iconoclaste

  • Conseillé par (Libraire)
    14 avril 2022

    Des parloirs de prison aux pistes d'athlétisme !

    Des parloirs de prison aux pistes d'athlétisme, l'auteur interroge l'histoire d'un homme rattrapé par ses démons au point de mener deux existences que tout oppose !
    Un récit passionnant qui puise sa force au fil des rencontres entre deux hommes qui vont nouer une profonde amitié unis par les liens au sport et au même territoire d'appartenance !


  • Conseillé par (Libraire)
    18 novembre 2021

    L'écriture du réel dans ce qu'elle a de meilleur !

    C'est une histoire vraie, sur le fil que nous raconte Mathieu Palain. Le style est direct, le ton, sincère et sans artifice. On n'est pas du tout dans la posture, l'auteur raconte et c'est très réussi. Il raconte le pourquoi du comment et c'est tout un cheminement. Car oui, comment un jeune garçon si doué se saborde t-il ainsi ? Et pour quelle raison, Mathieu Palain s'intéresse-t-il tant à ce dernier ?
    L'auteur passe beaucoup de temps au parloir avec Toumany Coulibaly, et découvre un personnage complexe, faussement nonchalant et extrêmement lucide.
    Il tâtonne, s'interroge beaucoup et nous avec. Sur les failles d’un homme, d'une justice parfois dysfonctionnelle, mais aussi sur les raisons profondes qui l'ont poussé à rencontrer Toumany Coulibaly.
    Un livre d'une grande humanité, un livre qui vous emporte et vous bouscule...


  • Conseillé par
    9 novembre 2021

    prison

    De l’auteur, j’avais beaucoup aimé Sale Gosse paru en 2019 sur les services sociaux pour mineurs.

    Ce second roman (récit ?) s’intéresse à Toumany Coulibaly, cinquième d’une famille de 18 enfants, athlète hors-norme et cambrioleur de pharmacies.

    L’ex-journaliste rencontre l’athlète quand il est incarcéré suite à divers braquages.

    Toumany accepte de parler de lui et j’ai aimé découvrir un homme qui ne sait pas dire non aux sollicitations.

    J’ai découvert le monde de l’athlétisme professionnel où la fédération ne peut avancer les frais de déplacement, ce qui oblige certains athlètes a trouver de l’argent de façon illégale.

    J’ai aimé que l’auteur s’interroge sur sa propre attirance pour le milieu carcéral.

    J’ai aimé les entretiens avec ceux qui ont croiser la route de cet athlète exceptionnel sans pouvoir faire grand chose pour lui en dehors des stades.

    J’aurai toutefois aimé plus de psychologie pour comprendre le mystère Toumany, mais il est bon aussi de respecter ce que l’homme veut dévoiler de lui.

    J’ai fait défiler les pages tant cette lecture fut passionnante.

    L’image que je retiendrai :

    Celle du bonhomme souriant que Toumaly dessine à la fin des lettres qu’il écrit à Mathieu Palain.


  • Conseillé par (Libraire)
    25 octobre 2021

    Le portrait attachant d'un jeune homme qui avait toutes les cartes en main mais qui n'a pas su tirer les bonnes ... Addiction ou délinquance ? Brillant quoiqu'il en soit !


  • Conseillé par
    14 septembre 2021

    Ne t’arrête pas de courir, Mathieu Palain

    Toumany Coulibaly, athlète, champion, voleur…
    A travers ce roman-reportage, l’auteur journaliste plonge dans l’univers du milieu carcéral par le biais d’une série d’entretiens. Ici le corps du coureur se repose, se prépare, résiste dans l’espoir de peut-être un jour renouer avec la piste, de ne pas replonger dans la criminalité et d’enfin vivre sa vie.
    Mathieu Palain questionne ce destin singulier, perdant la distance du journaliste, pour devenir le confiant, l’ami. Le champion doit-il se débarrasser de ses rêves pour dépasser sa condition et renouer avec la normalité d’une vie sans adrénaline ? Ou doit-il au contraire ne rien lâcher et redevenir enfin l’athlète, au risque de ne pouvoir se débarrasser de ses fantômes.
    Plus qu’un roman biographique, « Ne t’arrête pas de courir » est une histoire d’amitié où l’auteur interroge notre société ; celle d’une justice à deux vitesse, en portant son regard au-delà des murs et des barreaux.
    Une surprise, une claque, une intense envie de tourner les pages, mon vrai grand coup de cœur de cette rentrée.


  • Conseillé par (Libraire)
    19 août 2021

    Un texte haletant

    Coulibaly est un grand coureur de 400 mètres. mais aussi un voleur.
    "Vainqueur le jour, voleur la nuit". Mathieu Poulain utilise la littérature du réel pour raconter, après deux années de parloir, cette double vie exceptionnelle, et nous interpelle sur l'utilité de la prison comme unique solution à la délinquance.

    Magnifique.

    Eric

    Toumany Coulibaly. Si vous fréquentez les pages du journal l’Equipe, ce nom vous évoquera peut être celui d’un athlète. Un coureur de 400 mètres, champion de France en salle en 2015. Mais lecteur du Parisien, du Figaro, ce nom a fait aussi partie de vos lectures. Dans la rubrique des faits divers. Athlète et escroc, surdoué physiquement et voyou impénitent, le licencié au club de Montgeron a mené pendant des années, conjointement, une vie d’athlète de haut niveau et une vie de malfrat. Le soir de son titre national, il braque une boutique de téléphones mobiles. Mathieu Palan, journaliste, amoureux de sport, enquêteur dans un service de la protection judiciaire de la jeunesse, originaire de la même région parisienne, est interpellé par la trajectoire du sprinter. Il le contacte en prison et pendant deux ans de chaque côté du parloir, deux hommes vont apprendre à se connaître. L’un est devenu délinquant. Pas l’autre. Pourquoi? Question majeure qu’au cours de ce récit, le journaliste va déployer sous toutes ses facettes comme dans un miroir inversé.

    « L’enfermement, l’amitié et la délinquance, pourquoi certains s’en sortent et d’autres pas. J’ai longtemps tourné autour de ces obsessions ».

    Coulibaly concentre sur son histoire l’ensemble de ces questions. D’origine malienne, cinquième enfant d’une famille qui en comptera dix-huit, il vole à âge de six ans, une Gameboy, premier larcin d’une longue série qui le mènera en prison plusieurs années plus tard. L’ambivalence est omniprésente dans l’histoire personnelle de l’athlète qui dit de lui même « En fait j’ai un aspect positif en apparence mais assez négatif derrière » et dont une forme de schizophrénie l’incite à être « vainqueur le jour, voleur la nuit ». Mathieu Palain raconte objectivement cette double vie qu’il confronte à l’entourage de l’athlète: Jean-Michel Regain, son premier coach, Leslie Djhone, Patricia Girard mais aussi la présidente de son club, Anne.
    Le journaliste décrit minutieusement et chronologiquement ces années de paradoxe. Avec lui, on suit cette descente aux enfers et avec l’auteur on se prend d’affection pour le futur champion annoncé qui précise qu’il a «plus d’adrénaline quand les flics me courent après qu’en remportant un 400 mètres ». On pénètre un univers mental désarmant par sa gentillesse, sa naïveté, mais aussi peut être par son cynisme. Désorienté Mathieu Palain doit à son tour se blinder, lui à qui les psys disent «protégez vous ».

    S’interrogeant sur son travail, sur les conséquences de ces rencontres hebdomadaires qui lui seront finalement interdites par l’administration pénitentiaire craintive, l’auteur met en perspective le rôle de la prison avec toutes les enquêtes qu’il a menées préalablement aux Etats-Unis comme en France. L’univers carcéral le fascine, intrigué par l’existence de ces êtres qui, vivants, sont hors la vie.

    A la manière de cette littérature du réel mise en évidence par Emmanuel Carrère, Yvan Jablonka ou encore Florence Aubenas, Mathieu Palan, dont le père était éducateur, dissèque cette absence d’existence en milieu carcéral, examine l’utilité, la pertinence des maisons d’arrêt. Il prolonge ici les thèmes déjà développés avec talent dans son premier roman « Sale gosse »: comment empêcher le destin tracé de se répéter, de grandir sans revenir à la case cité ou prison? Cette prison que Coulibaly dit fuir et s’engage des dizaines de fois à ne plus retrouver. En vain.

    Eric