J'ai vu un homme

Owen Sheers

Rivages

  • Conseillé par
    1 octobre 2015

    Michael Turner journaliste et récemment écrivain d’un best-seller vient de perdre sa compagne Caroline. Grand reporter, la jeune femme est décédée accidentellement au Pakistan à la suite d’une frappe par un drone américain. Pour essayer de se reconstruire, Michael s’installe à Londres et noue rapidement avec ses voisins les Nelson une relation d’amitié très proche. Le couple et ses deux filles âgées de quatre et sept ans l’apprécient énormément. Un samedi, il s’aperçoit que la porte du jardin des Nelson est ouverte. Il appelle, pas de réponse. Il s’introduit chez eux sans aucune mauvaise attention. A mesure que Michael déambule dans la maison, le passé lui revient en mémoire et la perte de Caroline. Sauf qu’un drame va se produire. Désormais Michael vit avec la culpabilité et comme dans un jeu de dominos, une autre personne va se retrouver dans son cas et liée à ce drame. Ce sentiment de culpabilité, McCullen le connaît. Ce militaire pilotait à distance le drone qui a coûté la vie à Caroline. Ce roman avait de grandes chances de me plaire mais j’ai trouvé qu’il y avait quelques longueurs inutiles (principalement au début) mais surtout que l’auteur n’avait pas assez creusé les thèmes de la culpabilité et du pardon. Ce roman m’a laissée une sensation d’inabouti peut-être aussi parce j’ai eu du mal à cerner le personnage de Michael qui au final est moins intéressant que celui de McCullen.


  • Conseillé par
    30 septembre 2015

    Formidable !

    Une histoire psychologique formidable dans laquelle Owen s'applique à basculer de différents points de vu ce qui lui procure une touche inédite !


  • Conseillé par (Libraire)
    11 septembre 2015

    Coup de coeur de Dewi

    Roman sombre et troublant qui explore avec justesse la fatalité, la culpabilité et la capacité de résilience des êtres humains.

    Dewi.


  • Conseillé par
    30 août 2015

    Par un samedi après-midi de juin, Michael Turner pénètre chez ses voisins par la porte du jardin, ouverte alors que la maison semble déserte. Depuis son installation à Londres, Michael est un ami intime des Nelson. Il est donc tout naturel qu'il aille explorer la maison, à la recherche d'un éventuel cambrioleur. Au fil de sa déambulation, Michael s'attarde sur les photos de la famille heureuse qui vit en ces lieux. Josh et Samantha Nelson lui ont été d'un grand secours quand il est arrivé dans le quartier, dévasté par la mort de son épouse Caroline, une journaliste abattue accidentellement par un drone américain lors d'un reportage au Pakistan. Michael s'est peu à peu reconstruit, soutenu par l'amitié du couple et l'espièglerie de leurs deux petites filles, Rachel et Lucy. Aussi se sent-il légitime à fureter chez ses voisins, inconscient du drame que va déclencher sa curiosité...

    Malgré le personnage de Michael qui n'inspire pas l'empathie et semble par moment d'un égoïsme féroce, le livre d'Owen SHEERS est un roman élégant et sensible qui évoque le deuil, la culpabilité, la rédemption. Bien que britannique, l'auteur a écrit un roman ''américain''. On pense à Tom Wolfe pour la description des étapes de la vie d'un homme, on pense aussi à Laura Kasischke. Comme chez la romancière américaine, il y a au départ une situation somme toute banale qui, lentement, inexorablement, monte en tension et tourne au drame. Les secrets, les non-dits, les trahisons, cachés sous les apparences de bonheur font surface pour bouleverser des vies bien tranquilles. Si Michael n'est pas touchant, trop tourné vers lui-même, presqu'indifférent à la douleur d'autrui, McCullen, le militaire américain qui guidait le drone qui a tué Caroline, est lui, plus intéressant. Ses questionnements sur la ''guerre propre'' que mènent les Etats-Unis au Proche-Orient introduisent un débat sur le sort de ces soldats qui ne combattent plus, qui tuent sans se salir les mains. Son cheminement vers l'acceptation de ses actes et le pardon qu'il recherche sont à la fois justes et émouvants.
    J'ai vu un homme est un roman troublant, sombre et dérangeant qui tient en haleine jusqu'aux dernières pages. Une belle réussite.