Refus global
EAN13
9791030412161
Éditeur
Éditions Allia
Date de publication
Collection
Petite collection
Langue
français
Langue d'origine
français
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Éditions Allia

Petite collection

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6 août 1948, un vent de révolte gronde chez les artistes. Naît ce manifeste,
nécessaire pour une époque qui en réclame à grands cris. A l'heure du repli
sur soi et sur des valeurs conservatrices, son appel est vital, organique. Il
faut pouvoir sentir au fond de soi cette insurrection du désir, des corps, cet
élan fondamental. La charge contre la chrétienté n'est en réalité qu'un
prétexte pour brocarder toutes les institutions qui entravent la liberté de
chacune et chacun, comme le culte outrancier de la raison, mais aussi les
phénomènes qui assombrissement nos horizons: la disparition des poètes et
l'écrasement des révolutions. À la fois pour et contre tout, Borduas vous
saisit au ventre et remue les instincts les plus profonds de liberté, de
désir, par le refus de la lourdeur ambiante qui bride nos actions et nos
pensées. Contre la raison, la passion ouvrira un destin des plus vivants et
des plus souhaitables, dans l'excès et la joie. La mesquinerie, les gagne-
petit individualistes n'ont plus droit de cité. Désormais, seuls siégeront
l'allégresse, la fraternité et la générosité au frontispice des valeurs
fondatrices. Paul-Emile Borduas (1905-1960), peintre à l'origine du courant
automatiste, portera tout au long de sa vie cette volonté de révolte et de
changement. Peintre, sculpteur et professeur, le Canadien Paul-Émile Borduas
(1905-1960) a exercé une influence durable au Québec et au Canada avec la
parution en 1948 de son manifeste Refus global. En 1921, il entre comme
apprenti dans l’atelier de Ozias Leduc qui l’incite à entrer à l’École des
Beaux-arts de Montréal. Il se rend ensuite à Paris, où il étudie aux Ateliers
d’art sacré, auprès de Maurice Denis et de Georges Desvallières. Borduas
travaille à la décoration d’églises situées dans la Meuse. Désargenté, il doit
regagner le Canada en 1930. Il enseigne le dessin à Montréal avant d’entrer à
l’École du meuble. Sous sa conduite, s’y forme un groupe qui prendra le nom
d’Automatistes, lesquels se rencontrent au début des années 1940 à l’atelier
de Borduas, où les discussions sur des sujets politiques, religieux, sociaux
ou artistiques sont vives. Le groupe participe également à des débats publics
portant sur la peinture moderne, la non-figuration et l’abstraction. C’est
durant cette période que Borduas se tourne davantage vers l’abstraction. Son
exposition de gouaches en 1942 à l’Ermitage, Collège de Montréal, est
remarquée par la critique. L’année suivante, il expose ses premières huiles
automatistes à la Dominion Gallery. À l’été 1947, quand Fernand Leduc et Jean-
Paul Riopelle organisent une exposition à la Galerie du Luxembourg à Paris, le
groupe se fait connaître en France. Encouragé par Riopelle à son retour de
Paris, où il signe le manifeste des surréalistes Rupture inaugurale, le groupe
automatiste décide de publier à son tour un manifeste. Borduas se charge d’en
rédiger le texte principal. Cette publication à 400 exemplaires, imprimée sur
un duplicateur Gestetner et mise en vente à la Librairie Tranquille à Montréal
le 9 août 1948, vaut à Borduas un tollé dans la presse et d’être démis de ses
fonctions d’enseignant… Il s’exile quelques années plus tard à New York puis à
Paris, où il meurt des suites d’une crise cardiaque.
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