L'art de la guerre, Sunzibingfa
EAN13
9782845922808
ISBN
978-2-84592-280-8
Éditeur
Presses du Châtelet
Date de publication
Collection
Sagesses orientales
Nombre de pages
120
Dimensions
10 x 10 x 2 cm
Poids
230 g
Langue
français
Langue d'origine
chinois
Code dewey
355.009
Fiches UNIMARC
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L'art de la guerre

Sunzibingfa

De

Presses du Châtelet

Sagesses orientales

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COLLECTION « SAGESSE DE L'ORIENT »

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eISBN 978-2-8459-2431-4

Copyright © Presses du Châtelet, 2009.

SUN ZI,

ou l'art de vivre en stratège

Parmi les livres les plus lus et relus de l'Histoire humaine se trouve un traité militaire écrit en Chine voilà plus de deux mille ans. Autrefois réservé à une élite, L'Art de la guerre est aujourd'hui consulté par un large public. Qu'il se trouve entre les mains de militaires, d'historiens ou de sinologues est une chose bien compréhensible. Mais il est plus étonnant qu'il suscite un tel intérêt chez un lectorat contemporain qui ne s'intéresse pas forcément à la guerre ou à la Chine.

Ce phénomène peut s'expliquer par le déplacement des enjeux stratégiques propres à notre époque. Autrefois circonscrite au champ de bataille, la guerre concerne aujourd'hui davantage les sphères économique et sociale. Les plus fins stratèges ne se trouvent plus dans les quartiers militaires, mais au cœur des villes, au sein de grandes entreprises. Transposées dans le monde des affaires, les leçons de Sun Zi s'avèrent une arme redoutable. Elles nous accompagnent dans les combats que nous avons à mener.

L'Art de la guerre ne se réduit pas pour autant à une somme de « trucs » qui permettraient d'avoir le dessus en toute situation. Si tel était le cas, ce texte n'aurait pas été l'objet d'études si approfondies, d'une exégèse si pointue et d'une lecture si passionnée. Les « astuces » ont toutes en commun, en effet, d'être applicables dans les livres qui les mettent en scène, mais rarement en situation. La première visée du texte étant stratégique et militaire, on voit mal comment le Sun Zi1 aurait atteint le statut de classique s'il s'était contenté de donner des recettes.

Bien au-delà d'une visée utilitaire, ce texte expose une manière d'être dans laquelle un homme peut cheminer et s'accomplir. La stratégie y est envisagée comme une véritable voie : une façon de se situer par rapport aux autres, à soi et au monde.

Histoire du texte

Une impression de vertige survient à la lecture des textes anciens. Un abîme semble séparer l'exemplaire contemporain du manuscrit originel, qui vit le jour en un temps et un lieu si éloignés des nôtres. Quelles péripéties ce recueil de maximes a-t-il dû traverser pour parvenir jusqu'à nous ? S'agit-il d'ailleurs vraiment, à l'origine, d'un texte composé par un auteur tel que nous l'entendons aujourd'hui ? Rien n'est moins sûr, dans la mesure où nous ne disposons sur Sun Zi d'aucune connaissance avérée. Ce qui est certain en tout cas... c'est qu'il n'a certainement pas écrit L'Art de la guerre ! Son nom recouvre un patronage spirituel plus qu'un « auteur » en tant que tel. Tout laisse à penser que les treize célèbres chapitres de ce qu'on appelle le Sun Zi sont en fait le fruit d'une compilation, relativement tardive, de divers enseignements oraux qui circulaient en Chine parmi l'élite guerrière.

La transposition écrite des traditions orales chinoises débute pendant la période des « Royaumes combattants » (453-221 av. J.-C.). L'un des exemples les plus célèbres de cette pratique sont les fameux Entretiens de Confucius. La plupart des historiens pensent aujourd'hui que les plus anciennes parties de L'Art de la guerre dont nous disposons dateraient du IVe siècle avant notre ère2. Toutefois, l'étude stylistique du texte montre clairement que toutes ses parties ne datent pas des mêmes époques. Le premier chapitre semble, par exemple, avoir été ajouté ultérieurement. Les textes les plus anciens concernent la topographie et d'autres éléments très concrets (chapitres 8 à 11). Les chapitres plus philosophiques, au regard de la sophistication lexicale qu'ils empruntent, sont assurément les plus tardifs. La répartition traditionnelle en treize chapitres, qui semblait constituer la « marque de fabrique3 » du Sun Zi, a été remise en cause par la découverte, dans un catalogue de la bibliothèque impériale, de la mention d'un Art de la guerre qui comporterait quatre-vingt-deux chapitres.

Au regard de ces considérations historiques, il convient d'évoquer ici les altérations du texte dues aux multiples copies qui en ont été faites à travers les âges. Pourtant, même s'il est naïf de croire que nous tenons en main une reproduction exacte des écrits de Sun Zi, on ne peut que s'étonner de l'immédiateté avec laquelle L'Art de la guerre nous parle. Il est encore plus frappant d'apprendre que, traversant les siècles, ce livre représenta une source d'inspiration continue pour des stratèges d'époques et de cultures très différentes. Cela peut s'expliquer par deux facteurs : l'un, propre au texte ; l'autre, à la période qui l'a vu naître.

1. Autre nom donné à L'Art de la guerre.

2. Or, d'après la tradition, Sun Zi serait natif du VIe-Ve siècle av. J.-C.

3. Beaucoup d'exégètes chinois ont rebaptisé l'ouvrage de Sun Zi Les Treize Chapitres.
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