Le mouton noir

Seul Jocelyn, le « loup de mer », pouvait se mettre à la portée des néophytes que nous sommes en démocratisant ses récits de cette manière. Les successions d’histoires, d’estuaires en îles, de digues en dunes ou en falaises, parfumées d’iode et de résine de pins, sont toutes aussi passionnantes les unes que les autres. Elles sont rendues crédibles grâce à un engrenage savant d’explications techniques. Il les agrémente de dosettes d’un humour généreux, parfois caustique. Cet humour s’apprécie, à sa juste valeur tout au long de cet ouvrage… Le lecteur est transporté imprudemment par les courants des baïnes. Il s’éloigne du phare de Cordouan, la « huitième merveille du monde » où Jocelyn était gardien de phare. Nous découvrons la dure vie, totalement insalubre, de ces gardiens de bougies plantées sur les rochers au milieu de l’eau. Nous découvrons les peurs viscérales, leurs anxiétés ancestrales sous les rafales de vent de force huit ou neuf, voire douze Beaufort ! L’océan est un monstre capable de déplacer, en une nuit de tourmente, les tonnes de rochers qui forment une digue entière ! Par des vents d’ouest dominants.