Ilustrado
EAN13
9782267021547
ISBN
978-2-267-02154-7
Éditeur
Christian Bourgois
Date de publication
Collection
Littérature étrangère
Nombre de pages
490
Dimensions
20 x 12 x 3 cm
Poids
392 g
Code dewey
849
Fiches UNIMARC
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Indisponible
New York, février 2002. Crispin Salvador, écrivain philippin et professeur à l'université, est retrouvé mort dans l'Hudson River. Le rapport de police classe l’affaire comme suicide. Mais, son protégé, l’apprenti écrivain Miguel Syjuco, lui aussi originaire de l’archipel, s’interroge : s’agit-il véritablement d’un suicide ? Qui pouvait en vouloir à Salvador ? Il décide d’enquêter sur le décès de Salvador et sur la disparition Des Ponts embrasés le manuscrit sur lequel ce dernier travaillait depuis plus de deux décennies. Dans ce livre, qui aurait dû être le couronnement de son œuvre, il explorait la corruption et les scandales au cœur des familles de la classe dirigeante de son pays natal.

Syjuco fait lui-même partie d'une famille proche du pouvoir aux Philippines. Ses parents sont morts tragiquement dans un accident d'avion (un attentat) quand il était très jeune et ses grands-parents, qui jouent eux aussi un rôle important dans la politique de leur pays, l'ont élevé avec ses frères et sœurs. Miguel part donc pour Manille, où il n'est pas retourné depuis sa brouille avec ses grands-parents il y a plusieurs années. En quête de sa propre identité et, sans doute, du père qu'il n'a pas connu, il part sur les traces de son « mentor » disparu, personnage iconoclaste et solitaire, auteur prolifique et rejeté par ses pairs, mouton noir des lettres philippines, dont il écrit la biographie tout en analysant sa propre existence.

La vie de Salvador est ainsi relatée, indifféremment à la première qu’à la troisième personne, à travers sa poésie selon que sont retranscris ses nouvelles, ses interviews, ses romans, ses mémoires, des extraits de blogs, des échanges d’e-mails, ou encore des passages de la biographie de Salvador que Syjuco est en train d’écrire. Ces fragments littéraires se rejoignent pour former petit à petit une réelle épopée : une saga familiale sur quatre générations, retraçant 150 ans d’histoire des Philippines, embrassant révolutions, guerres mondiales, lutte contre le communisme, de la dictature de Marcos jusqu’à la société d’aujourd’hui qui tente de combattre ses propres démons.

Ce roman est tout à la fois la biographie fictive d’un écrivain et le portrait du jeune Miguel, Philippin déraciné et américanisé, qui entretient une relation ambiguë avec son pays d’origine, une peinture d’un pays complexe et attachant, meurtri par une histoire coloniale brutale et toujours en proie à des violences sociales, et une réflexion sur ce l’art de construire un roman.  La structure narrative d’Ilustrado fonctionne en effet comme un immense puzzle. À mesure que le roman se déploie, les vies de Miguel et de Crispin, entrecoupées d'extraits des œuvres de Salvador, finissent par s'imbriquer étroitement en une succession d'effets de miroir. Voyage dans l'Histoire semi-onirique, semi-réaliste, avec des scènes qui se font écho à travers les époques, aux Philippines et ailleurs. Porté par le souffle du récit, envoûté, le lecteur bascule d'un temps à l'autre, d'un personnage à l'autre, cherchant le réel dans la fiction et la fiction dans le réel, se forgeant finalement sa propre vérité.

Miguel Syjuco est né à Manille, aux Philippines, en 1976 dans une famille de politiciens. Il a étudié la littérature anglaise à l’université Ateneo de Manille, avant de terminer son cursus par des cours de Creative Writing à Columbia University. Ses textes de fiction et sa poésie ont paru dans des publications nationales et internationales et des anthologies. Son premier roman, Ilustrado, a reçu le Grand Prix du Palanca Awards 2008, le plus prestigieux prix littéraire décerné aux Philippines, ainsi que le Man Asian Literary Prize, ce avant même sa publication. Publié aux États-Unis au printemps 2010, Ilustrado a été vendu dans onze pays. Miguel Syjuco vit actuellement à Montréal.

Avant même qu’il ne soit publié, Ilustrado a reçu le Man Asian Literary Prize 2008, le jury estimant que « brillamment conçu et élégamment exécuté, [Ilustrado] traite d’une période historique vaste et tumultueuse avec une dextérité aisée – du moins en apparence. C’est aussi divertissant en permanence, fréquemment croustillant, et pétillant d’humour. »

Il a également reçu le Palanca Award for the Novel 2008. Selon les mots du président du jury, Antonio A. Hidalgo, «  [Ilustrado] fait partie des meilleurs romans écrits par un Philippin. Peut-être même par un écrivain. »

« Le livre devient vite une sorte de méditation sur les possibilités offertes par la fiction. Des mots souvent perçus comme terrifiants par certains lecteurs ; mais le sac à malice postmoderne de l’auteur contient aussi un talent frappant pour la narration qui rappelle tout autant Dickens que Roberto Bolaño. On y trouve des histoires dans les histoires, de fréquentes références à des personnes réelles (y compris Syjuco lui-même), des digressions qui paraissent d’abord étranges ou discordantes, mais qui se résolvent brillamment en un claquement de doigt. Et le sentiment d’immensité qui s’en dégage donne extrêmement envie de s’égarer dans le livre. […] Ce n’est pas une histoire ; c’est le déploiement de tout un monde, un univers parallèle qui semble familier mais qui est toujours ineffablement étrange. […] Syjuco est un auteur déjà frappé par la grandeur, mais ses dons véritablement extraordinaires enchantent Voici un roman exceptionnellement impressionnant et profondément convaincant. Son auteur, contrairement à Crispin, pourrait un jour avoir les faveurs du comité Nobel. » (Joseph O’Connor, The Guardian)

« Le plaisir de la lecture d’Ilustrado réside dans son évocation raffinée et séduisante d’une Manille moderne. Le livre dévoile de façon kaléidoscopique une culture qui est déjà passée dans le hachoir de l’Histoire un certain nombre de fois.  » (Adam Mars-Jones, The Observer)

«Une aventure littéraire éblouissante et virtuose. […] Ce premier roman commence comme un roman policier et se transforme en une ambitieuse exploration de l’identité culturelle, de l’ambition et de la finalité de l’art. […] Le récit de la quête de Miguel est entrecoupé d’e-mails, de fragments de manuscrits, d’interviews, de poèmes, d’extraits de blogs ; les personnes réelles croisent les personnages de fiction. En résulte un collage auto-référent qui mêle polémiques sociopolitiques et propos plus légers. » The New Yorker (24 mai 2010)

« Une véritable révélation. » The Independent

« Éblouissant… Une démonstration virtuose d’imagination et de sagesse, particulièrement remarquable de la part d’un auteur de 31 ans ; un événement important dans l’histoire littéraire des Philippines et au-delà. » Michèle Leber, Booklist

« Grâce à une utilisation virtuose de la langue, Syjuco a façonné une magnifique œuvre de fiction historique, mi-roman policier, mi-commentaire sociopolitique. Les lecteurs qui ont aimé La brève et merveilleuse vie d'Oscar Wao de Junot Díaz aimeront ce joyau littéraire. » The Library Journal

« Voilà un auteur enivré par le processus de création et indigné par l’injustice, la corruption et l’hypocrisie… Le roman pétille sous sa langue experte… Syjuco use de la puissance des mots pour éclairer la réalité d’un monde qui l’inspire et le déçoit tout à la fois. Son roman, écrit avec le cœur, stimulera et enchantera le lecteur. » Waterstones’sBooksQuarterly
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