Une nuit de chien
EAN13
9782267022841
ISBN
978-2-267-02284-1
Éditeur
Christian Bourgois
Date de publication
Collection
Titres
Nombre de pages
304
Dimensions
18 x 11 x 1,4 cm
Poids
218 g
Fiches UNIMARC
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Une nuit de chien

De

Traduit par

Christian Bourgois

Titres

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« Une nuit, quelque part en Amérique du Sud, dans la zone incertaine du rio de la Plata qui relie ou sépare, c’est selon, l’Argentine et l’Uruguay. Une nuit dominée par la couleur jaune (des eaux de l’estuaire, des ampoules nues, de la fumée des cigarettes, des visages marqués par l’alcool et la peur). Le pays connaît le trouble, l’anarchie, la guerre. Mais quand est sans grande importance puisque tous les désordres se répètent et se ressemblent : il y a des chasseurs et du gibier, pas toujours facilement différenciables. Tous les personnages d’Une nuit de chien sont marqués par le désespoir. Ils ne tiennent plus et l’absurdité de leur condition culmine au cours de cette nuit extravagante faite d’horreur et de tremblement, d’où il ne peut sortir qu’un surcroît de folie et de haine. Parmi eux, Ossorio : pourchassé, en fuite, il traîne au long du roman la conviction effrayée que sa mort est imminente. À l’approche de cette catastrophe, Ossorio s’efforce de s’acquitter de la mission qui lui incombe : prendre soin de la fille d’un home qu’il a été tué. Une lettre la lui confie. Toute tentative pour s’en débarrasser demeure vaine. Au bout du compte, il aimera cette vengeance, et en redemandera. Mais l’échec est la seule issue de cet impossible jeu. Mais c’est lorsque tout est perdu que la possibilité d’un renouveau se profile. La qualité de ce livre politique est qu’il n’est pas politique mais humain et universel. » (Marie-José Thériault, Le Devoir)

Une nuit de chien est une descente aux enfers, un roman urbain et nocturne sans cesse menaçant. Il raconte une nuit d’horreur et de désespoir, de luttes entre factions et partisans de causes politiques opposées dans la vie d’une ville du Rio de la Plata. Le cadre de cette ville sans nom, géographiquement imprécise, est flou mais convient parfaitement à cette nuit de visions et d’espoirs manqués. Alors que l’Europe et l’Amérique latine vivent ou préparent la venue du fascisme ordinaire, des hommes sondent leur âme pour y trouver la force d’exister. Le tout sur fond de trahison, de double jeu, de folie et de mort, comme un prodigieux huis-clos à la frontière du réel et du rêve. Le lecteur y est pris dans une ambiguïté poétique permanente et soumis à une tension telle qu’il n’en ressort pas indemne. Un récit doublé par un autre roman (en italiques), qui est peut-être la trace clandestine d’un texte surréaliste auquel Onetti travaillait auparavant.

Juan Carlos Onetti est né à Montevideo en 1909. Fils d'un modeste inspecteur des douanes et d'une Brésilienne, il vit longtemps de petits métiers. Autodidacte, il devient journaliste en 1939, puis écrivain. Secrétaire de rédaction de la revue Marcha jusqu'en 1941, il essaie d'y imposer une nouvelle orientation de la littérature sud-américaine. Il publie son premier ouvrage, La Bataille, en 1939, considéré comme le premier roman moderne d'Amérique du Sud. En 1962, il obtient le Premio Nacional de Literatura, puis le Prix Cervantès en 1980, et le Premio de la Unión Latina de Literatura en 1990. Il est condamné à la prison en 1974, pendant la dictature militaire de Bordaberry. Il s'exile à Madrid en 1975, après sa libération, et y meurt après s'être retiré du monde en 1994.

« Chez Onetti, point de lyrisme échevelé, point de phrase à la recherche de son centre, mais une écriture d’une sobriété absolue, claire, tendue, n’énonçant que l’essentiel. […] A ses yeux, aucun espoir, aucune issue, rien de voluptueux, mais un humour à froid, un humour noir sur noir qui décape et ne peut laisser personne indifférent. Juan Carlos Onetti : un auteur à découvrir ou redécouvrir absolument ! » (Gérard de Cortanze, Art Press)

« Pas de bouffées épiques ou baroques, pas de fresques retapées aux couleurs des ponchos criards, chez ce maître de la phrase ultra-sèche qui n’a cessé d’inventorier, dans ses romans, la cendre des âmes éteintes et la poussière grise du malheur. » André Clavel

« Ce qui intéresse Onetti, c’est ce qui se passe sous la surface des choses, et au-delà de l’enveloppe maltraitée des êtres. Ses personnages sont presque interchangeables. […] D’autant plus interchangeables que cette peinture au couteau se refuse à cerner quoi que ce soit de net, de bêtement arrêté au niveau de la logique ou du réel. Les pans de ces histoires se recoupent mal, se déboîtent, restituent inopinément un repère, puis recommencent à nous égarer, nous faire incertains de tout. Sauf d’une trace poisseuse, d’un coup de feu, d’une odeur dont on ne se débarrasse plus. […] Une nuit de chien, sans doute l’un des meilleurs livres d’Onetti, célèbre la sinistre assomption de l’angoisse. Et l’échec de la raison, et de toute raison de vivre. (Claude-Michel Cluny, Le Figaro)

« Comme chez tout grand romancier, deux muses ont veillé au labeur de Juan Carlos Onetti : le remords et la nostalgie – qui est toujours celle du paradis perdu. D’où vient que sa vision du monde, aussi noire puisse-t-elle paraître, n’est qu’un cri éperdu pour un peu de solidarité, pour un peu plus de tendresse. » (Hector Bianciotti, Le Monde)
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