- EAN13
- 9782940711147
- ISBN
- 978-2-940711-14-7
- Éditeur
- METIS
- Date de publication
- 09/09/2022
- Collection
- VUES D'ENSEMBLE
- Nombre de pages
- 208
- Dimensions
- 24 x 17 x 1,5 cm
- Poids
- 494 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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L’architecture est traversée par l’incroyable désir de la situation initiale, l’Éden où elle n’aurait pas à se manifester. On n’y trouve pas d’hiver ni de climat, mais des fleurs et des fruits, des animaux aimant les humains, un gazon ouvert à l’érotisme, à l’ennui, à la frugalité. Le jardin sans hiver est dès son origine le déclencheur du bonheur. De la Genèse au 21e siècle, cette figure subsiste, sans enceinte et à la temporalité idyllique.
Tel une pièce de théâtre, le paradis terrestre sera toujours une création. Le paradis céleste lui succède, lumineux et infini, réalisé dans les cathédrales et coupoles baroques. Remplacé par l’utopie et le progrès depuis la révolution industrielle, le paradis a travaillé en continu l’architecture qui produira dans le monde laïc ce qui était apparu à Saint-Denis comme dans la Divine Comédie, l’Unité de Fourier, les expositions universelles et le Crystal Palace, le grand magasin, l’espace «moderne» ou plastique, l’extension de l’urbanisation à la terre entière, le situationnisme, l’architecture radicale et de la contre-culture, puis celle des ambiances, des atmosphères ou des climats, l’éternelle présence de la nature dans
les textes des urbanistes. La «ville nature» des heureux phi-losophes de l’urbain, les dreamland comme les sièges des GAFAM ont constamment été guidées par le dispositif-paradis, cet ensemble de schèmes qui engendre nos attitudes et nos désirs.
Les développements du roman puis du cinéma ont troublé la sérénité cosmique unifiée du paradis. L’architecture a alors débordé l’envolée paradisiaque des siècles précédents en racontant des histoires et cette ouverture du récit est ce que l’on aime en elle. L’architecture au paradis est alors celle qui séduit le cinéma, son nouveau lieu de réalisation.
L’architecture donne sa matérialité à la fiction et lui permet d’être vécue, elle est le récit fictionnel présenté comme réalisé et vrai. Le paradis est une scène qui se donne à voir: sa réalité même. Il est cette présence qui ne demande qu’à se laisser voir pour nous transformer.
Tel une pièce de théâtre, le paradis terrestre sera toujours une création. Le paradis céleste lui succède, lumineux et infini, réalisé dans les cathédrales et coupoles baroques. Remplacé par l’utopie et le progrès depuis la révolution industrielle, le paradis a travaillé en continu l’architecture qui produira dans le monde laïc ce qui était apparu à Saint-Denis comme dans la Divine Comédie, l’Unité de Fourier, les expositions universelles et le Crystal Palace, le grand magasin, l’espace «moderne» ou plastique, l’extension de l’urbanisation à la terre entière, le situationnisme, l’architecture radicale et de la contre-culture, puis celle des ambiances, des atmosphères ou des climats, l’éternelle présence de la nature dans
les textes des urbanistes. La «ville nature» des heureux phi-losophes de l’urbain, les dreamland comme les sièges des GAFAM ont constamment été guidées par le dispositif-paradis, cet ensemble de schèmes qui engendre nos attitudes et nos désirs.
Les développements du roman puis du cinéma ont troublé la sérénité cosmique unifiée du paradis. L’architecture a alors débordé l’envolée paradisiaque des siècles précédents en racontant des histoires et cette ouverture du récit est ce que l’on aime en elle. L’architecture au paradis est alors celle qui séduit le cinéma, son nouveau lieu de réalisation.
L’architecture donne sa matérialité à la fiction et lui permet d’être vécue, elle est le récit fictionnel présenté comme réalisé et vrai. Le paradis est une scène qui se donne à voir: sa réalité même. Il est cette présence qui ne demande qu’à se laisser voir pour nous transformer.
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