Claude Monet. L'adieu au paysage
EAN13
9782850351198
ISBN
978-2-85035-119-8
Éditeur
L'atelier contemporain
Date de publication
Nombre de pages
48
Dimensions
15,6 x 12,3 x 0,5 cm
Poids
74 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Claude Monet. L'adieu au paysage

L'atelier contemporain

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À qui pense qu’on n’a plus grand-chose à voir ni à apprendre des peintures de Claude Monet, trop vues, trop interprétées, le court récit de Stéphane Lambert démontre le contraire. Il se donne à lire comme une tentative de regarder l’œuvre du peintre de Giverny depuis notre présent tragique : celui d’une « ère nucléarisée », d’un « champ de ruines à l’approche d’un possible anéantissement », d’un « après-paysage ». Dès lors, peut-être pourrons-nous entrevoir « dans la noirceur d’autres nuances que pure noirceur ».
À l’image de la salle ovale du musée parisien de l’Orangerie où se trouvent les Nymphéas, le récit a une dimension circulaire, non-linéaire. C’est en son milieu que tout commence, alors qu’est racontée une matinée à la fondation Beyeler, dans les faubourgs de Bâle, où l’idée est venue à l’écrivain d’écrire sur le mystère des tourbillons de couleurs peints par Claude Monet. Après quoi, il se rendra au « sanctuaire » de l’Orangerie, où son regard finira par se perdre « dans ce vaste dépôt hors de soi d’un fond de l’être prenant forme dans une matérialité incertaine et floue », dans un « gouffre lumineux », où les repères ordinaires qui apprivoisent le temps et l’espace sont abolis…
L’Adieu au paysage relate ainsi un vertige devant le « paysage imprenable » des Nymphéas, devant la matière rendue à son essence brumeuse, tourbillonnante, fuyante. Les Nymphéas apparaissent peu à peu à Stéphane Lambert comme la tentative, pour le peintre, d’exprimer une fluidification religieuse de son rapport au monde, sous le signe d’un élément au cœur de l’art de Claude Monet, l’eau, occupant une « place essentielle […] dans son œuvre en devenir », image même du devenir permanent.
Alors, s’immergeant dans la couleur comme on s’immerge dans l’eau, le peintre renoue avec une intimité perdue, divine. « Oui, le peintre cherchait, et cherchait encore, à traduire ce qui forgeait le monde réel, tapi dans son invisibilité. N’était-ce pas alors une idée de dieu qu’il pourchassait ? Un dieu unificateur et païen, puisqu’on disait le maître athée. Une puissance informelle qu’il voulait démasquer. Les œuvres opérées jusqu’à ce jour, jusqu’à ce fameux cycle des nymphéas, n’avaient servi qu’à aiguiser son regard pour percer ce mystère qu’il flairait animalement devant lui. »
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