Assez parlé d'amour

Hervé Le Tellier

JC Lattès

  • Conseillé par (Libraire)
    24 août 2009

    « L’amour naît de la défaillance que l’on perçoit, de la faille où l’on s’engouffre, vous ne trouvez pas ? »
    Un bel automne à Paris, la foudre enflamme les cœurs de quatre quarantenaires et bouleverse leur vie.
    Anna est belle, la peur de vieillir et un besoin de sécurité maladif la paralysent. Yves est écrivain ; il n’est pas sûr d’avoir envie de devenir l’homme admiré et célèbre qu’elle aimerait tant qu’il soit.
    Louise est avocate, elle n’a pas « eu son mot à dire » quand elle est tombé amoureuse de Thomas, rien voulu faire pour éviter que sa vie n’en soit chamboulée. Thomas est seul, il passe ses journées à écouter les autres dans son cabinet de psychanalyste.
    Vertige de l’amour, trouble du désir, rendez-vous clandestins, mensonges aussi, un peu, offensives de la raison et des mauvaises raisons, Hervé Le Tellier nous emmène en balade avec ses personnages, entrecroisant habilement leurs chemins pour nous tourner la tête, sans jamais abandonner l’humour tendre qu’on lui connaît depuis longtemps, et qui n’en finit pas de nous ravir.
    On découvrira les dominos abkhazes, jeu complexe, étrange, inconnu du commun des mortels, et qui pourrait bien avoir inspiré à Hervé Le Tellier la construction de son roman (mais où a-t-il été chercher ça ?). Entre les lignes, les ombres de Perec et d’Edouard Levé nous font signe, amis disparus, toujours si proches.
    Il n’est pas si fréquent, dans cette époque plutôt cynique et souvent vulgaire, de lire des pages aussi sensibles sur le sujet rebattu de l’amour. Hervé Le Tellier, qui avait obtenu en 2007 le Prix du roman d’amour pour son livre Je m’attache très facilement, est décidément, quoi qu’il en pense, un grand sentimental.