- EAN13
- 9782072448775
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 25/11/2011
- Collection
- Blanche
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Autre version disponible
-
Papier - Gallimard 17,75
Antonio Haedo est un vieux monsieur maintenant. C'est pourquoi il est temps
qu'il en témoigne, qu'il dise les choses telles qu'il les voit. Qu'il parle de
ce qu'il porte comme un souffle. Il ne saurait pas le dire au juste ; ça
tourne autour de l'Uruguay de sa jeunesse et spécialement de Fray Bentos où il
passait ses étés avec sa famille. Étant dotée d'un port, la ville accueillait
de larges bateaux sur la rive gauche du fleuve Uruguay qui sépare l'Uruguay de
l'Argentine. Plus qu'un souvenir, c'est un sentiment qu'il éprouve ; il se
précise lorsqu'il parcourt des photographies, relit des livres, voit des cours
d'eau s'enfuir à travers la vitre d'un train. Il aperçoit alors d'autres
paysages, des scènes, des visages. Antonio n'est pas certain de vouloir y
revenir, mais le sentiment est près de lui, même quand il ne lui montre rien.
Depuis longtemps, il attend un son, une lumière qui surgirait des
photographies, des objets, des livres. Mais ce qu'il attend, il le sait, est
déjà arrivé. Il est en vie grâce à ce sentiment qui l'habite, et l'exonère du
temps. Lorsqu'il croit qu'il s'est dissipé, il le retrouve en effleurant des
yeux le mystère des choses.
qu'il en témoigne, qu'il dise les choses telles qu'il les voit. Qu'il parle de
ce qu'il porte comme un souffle. Il ne saurait pas le dire au juste ; ça
tourne autour de l'Uruguay de sa jeunesse et spécialement de Fray Bentos où il
passait ses étés avec sa famille. Étant dotée d'un port, la ville accueillait
de larges bateaux sur la rive gauche du fleuve Uruguay qui sépare l'Uruguay de
l'Argentine. Plus qu'un souvenir, c'est un sentiment qu'il éprouve ; il se
précise lorsqu'il parcourt des photographies, relit des livres, voit des cours
d'eau s'enfuir à travers la vitre d'un train. Il aperçoit alors d'autres
paysages, des scènes, des visages. Antonio n'est pas certain de vouloir y
revenir, mais le sentiment est près de lui, même quand il ne lui montre rien.
Depuis longtemps, il attend un son, une lumière qui surgirait des
photographies, des objets, des livres. Mais ce qu'il attend, il le sait, est
déjà arrivé. Il est en vie grâce à ce sentiment qui l'habite, et l'exonère du
temps. Lorsqu'il croit qu'il s'est dissipé, il le retrouve en effleurant des
yeux le mystère des choses.
S'identifier pour envoyer des commentaires.