Le mouvement ouvrier nantais, Essai sur le syndicalisme d'action directe à Nantes et à Saint-Nazaire
EAN13
9782348005060
Éditeur
FeniXX réédition numérique (La découverte)
Date de publication
Collection
Textes à l'appui
Langue
français
Langue d'origine
français
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Le mouvement ouvrier nantais

Essai sur le syndicalisme d'action directe à Nantes et à Saint-Nazaire

FeniXX réédition numérique (La découverte)

Textes à l'appui

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Depuis la Libération, les regards sont fréquemment attirés par la combativité
des ouvriers de Nantes et de Saint-Nazaire. En 1953, 1955, 1968, le
prolétariat nantais et nazairien est à l'origine des puissants affrontements
contre l'État bourgeois. Ayant épuisé les voies de la négociation avec un
patronat exceptionnellement rétrograde, les ouvriers se heurtent directement,
dans l'usine ou dans la rue, aux forces répressives de l'appareil d'État. Mais
cette image ne doit pas voiler les longues périodes d'apathie et la faiblesse
de la conscience politique, qui caractérisent aussi le prolétariat de la
Basse-Loire, notamment lors des consultations électorales. Car, tel est bien
le paradoxe qu'il s'agit d'expliquer : comment et pourquoi l'ouvrier oscille
perpétuellement entre le républicano-socialisme de la bourgeoisie libérale, et
l'action directe de la classe autonome ; comment et pourquoi il recourt,
alternativement, à un bulletin de vote bien tiède, et à la grève générale
révolutionnaire ; comment et pourquoi il répugne à s'organiser dans un parti
politique, tandis qu'il fait bloc derrière ses dirigeants syndicaux. Il
n'existe pas d'autre moyen de répondre à ces questions, que de déterminer,
avec exactitude, les rapports entretenus par le prolétariat avec les autres
classes ou fractions de classe, depuis l'aube de la révolution industrielle,
puisque ces caractères, et tout particulièrement la propension à l'action
directe, puisent leur origine loin dans le temps. Rechercher le fil conducteur
des luttes de classes, et examiner les contours du mouvement ouvrier, depuis
les premiers balbutiements jusqu'aux développements contemporains, présente un
autre avantage : celui de briser avec la conception classique de l'histoire du
mouvement ouvrier, volontiers linéaire, volontiers cohérente, volontiers
réduite aux organisations qui réussissent, alors que les tâtonnements, les
contradictions, les échecs, les luttes de masse, sont aussi symptomatiques de
la vie interne du prolétariat et que, en conséquence, on ne saurait les passer
sous silence qu'au prix d'une mystification. C'est pourquoi cette étude sur le
mouvement ouvrier dans la Basse-Loire n'est, en aucun cas, une recherche
d'érudition régionale, mais se veut une tentative pour restituer à tout le
prolétariat français, à partir d'un exemple précis, la saveur et la coloration
de sa propre histoire.
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