Pas la défaite

En pleine débâcle de la France, lors de l’invasion de l’Allemagne nazie de
juin 1940, Paco, un soldat d’origine espagnol, militant communiste, seul
survivant de sa compagnie décimée dans l’Oise, veut éviter la capture et
l’emprisonnement. Après avoir trouvé des habits de civil, il décide de partir
à pied retrouver sa fiancée dans le sud de la France. Tout au long de sa fuite
de huit cents kilomètres pleine d’embûches, il se remémore, outre sa
mobilisation dans l’armée française, les événements de la fin de la guerre
d’Espagne, le climat revendicatif du Front populaire dans une ferme viticole
du midi en grève, les débats idéologiques de l’époque : le Pacte Germano-
Soviétique et la politique de l’élimination des anarchistes révolutionnaires
espagnols par Staline. Il trouve refuge dans la région de Soissons, dans une
ferme tenue par Jeanne, l’épouse solitaire d’un soldat mobilisé, qui se tient
à distance malgré une forte attirance réciproque. Au bout de quelques jours,
Jeanne décide de l’aider. Elle le transporte dans sa camionnette vers le sud
mais se trouve stoppée près d’Avallon par la présence de chars allemands. Il
poursuit alors, seul et bien à regret, sa route pour trouver de l’aide auprès
d’un paysan patriote qui lui donne l’adresse d’un possible soutien à Vichy.
Alors que l’armistice vient d’être signé par le Maréchal Pétain, il est arrêté
sur la route par les gendarmes qui veulent le remettre aux Allemands. Il
arrive à s’extraire de la voiture des gendarmes dans le centre de Vichy et à
leur fausser compagnie. Par la suite il trouve de l’aide auprès de cheminots
et finit par rejoindre sa promise à Toulouse. Dans un épilogue satirique à ce
récit, le général Frère félicite les soldats français de « n’avoir pas connu
la défaite » sur la même affiche qui annonce l’armistice demandé par le
Maréchal Pétain. Quant à Paco, le pacte Germano-Soviétique toujours pas
dénoncé, il est exclu trois mois de sa cellule du PCF, pour « n’avoir pas
conservé son arme » lors de sa fuite. Gilles Moraton vit dans le sud de la
France, près de Béziers. Auteur de romans, de nouvelles et de pièces de
théâtre, il a publié notamment : Le Magasin des choses probables, L’Anabase
(1995), La Promiscuité des vaches est mauvaise pour la santé des jeunes
filles, L’Anabase (1995), Au bord de la cage du monde, poésie, L’Anabase
(1995), Le Chemin de la plage, nouvelles, Deyrolle (1997), Nina, un portrait,
L’Anabase, (1999), Les Passantes hollandaises, nouvelles, L’Anabase, (2000),
Trois heures trente à feu vif, roman, avec Fabrice Combes, Gallimard, (2002)
La Lithophage et autres portraits, Les Presses littéraires (2006), Ma main
droite, théâtre, Éditions théâtrales (2006), Passeport pour la Chine, textes
et photos, Elytis (2010), En tuant Richard, Elytis (2012) Le Monde par les
couilles, roman, Elytis (2013), Bocal terminus, théâtre, e-fractions (2015),
La Machine élastique, nouvelles, Le Chameau malin (2020), et Marconi en
personne, Piranha (2021). Il est aussi traducteur de Collection privée du
Chilien Gonzalo Eltesch, paru en 2022 dans la collection À Vif aux Éditions
Maurice Nadeau. Occitanie Livre & Lecture a accompagné l’auteur de Pas la
défaite par une bourse d’écriture (financement Région Occitanie, DRAC
Occitanie).