Ma Mère, par exemple, Roman historique
EAN13
9782874893025
Éditeur
Weyrich
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Ma Mère, par exemple

Roman historique

Weyrich

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Le portrait d'une femme à travers un XXe siècle agité

« Ni biographie, ni fiction » : c’est à une traversée du XXe siècle que nous
convie André-Joseph Dubois avec ce cinquième livre. En suivant sa mère, « par
exemple », de la Belle Époque aux années 2000… Et c’est l’Histoire vécue par
les anonymes qui défile. Deux guerres mondiales, les Trente Glorieuses, la
société de consommation, la transformation de nos quotidiens et de nos villes,
tant de choses qui ont jalonné le siècle. Et en filigrane, cette question : qu
’est-ce donc qu’avoir été une femme « alors » ?

Sous le scalpel du styliste, l’émotion affleure continuellement : c’est que,
pour un fils, une mère n’est jamais une femme ordinaire. Et celle-ci n’a pas
ménagé ses luttes, en dépit du « monde qu’on lui proposait », jusqu’à enfin
réaliser le rêve qu’elle poursuivait depuis l’enfance.

Une fiction historique qui vous transportera de la Belle époque jusqu'au début
du XXIe siècle, en passant par les guerres mondiales du XXe.

A PROPOS DE L'AUTEUR

Né en 1946 à Liège, André-Joseph Dubois illustre sa Wallonie natale dans ses
romans, en particulier les années 1980. Il fut récompensé à deux reprises par
le Prix Félix Denayer de l'Académie royale de langue et de littérature
française de Belgique.

EXTRAIT

Au début des années 1920, comme il s'était mis à mieux gagner sa vie, mon
grand-père entreprit de se faire construire une demeure qui ne serait pas une
simple maison ouvrière.
Elle compta au rez-de-chaussée un salon et une salle à manger conjoints par
une baie arquée, l'ensemble fut appelé living room, encore qu'on y vécût fort
peu. Puis venait le bureau, une pièce sans fenêtre à peine éclairée par un
lanterneau, où mon grand-père ne fit jamais son courrier parce qu'on n'y
voyait guère. À l'étage, la plus vaste des chambres, qui faisait toute la
façade et fut d'emblée attribuée à ma mère, s'augmentait d'une loggia. La rue
était en forte pente, par-derrière une terrasse en contrebas dominait les
jardins voisins ; on la pourvut d'un muret d'une vasque à l'angle ; toutefois,
effet d'une modestie inattendue ou réflexe de classe, on s'entêta à dire la
cour. Mais une cave à vins fut aménagée. De loin en loin mon grand-père
faisait revenir une feuillette de bourgogne, on en buvait encore le dimanche
quand j'étais petit. Le corridor fur recouvert d'un stuc qui imitait un
marbre bleuâtre. S'étant abouché dans un couple de sculpteurs-décorateurs, mon
grand-père fit placer dans le living des gorges et des angelots de plâtre. et
dans l'embellie qui se prolongea jusqu'à la crise de 1929, pour justifier la
salle à manger il la munit de meubles "Louis XV liégeois en chêne. Massif.".
Je marque par le point suivi de la majuscule l'insistance admirative dont chez
moi on rehaussait ce "massif" : le M différé, presque doublé, conférait à la
noblesse du chêne un surcroît de prestige : comme si la majesté de Louis XV
n'y suffisait pas, tempérée qu'elle était par le provincial "liégeois". Quand
au salon, le piano de ma mère en constitua le principal ornement.
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