Un Africain révolté

En se démarquant des essais aux allures de thèses universitaires à destination exclusive de publics érudits, Un Africain révolté se veut une modeste lecture de la situation sociale, économique et politique de l’Afrique noire, soixante années après son « indépendance ». Ce tableau, évidemment non reluisant, suscite l’interpellation de tous : des jeunes aux hommes d’État en passant par les dignitaires religieux et les intellectuels devenus, à quelques exceptions près, des intellectuaires. Parce que le désespoir ne doit jamais nous habiter, cet ouvrage refuse d’être interprété comme Le livre des Lamentations du peuple noir, et propose plutôt des pistes de renaissance. À l’instar du Discours de la servitude volontaire, il nous invite d’abord à interrompre cet orchestre qui a par trop chanté que l’Occident est la mère de tous nos maux. « Soyez résolus de ne servir plus et vous voilà libres. »Ensuite, Un Africain révolté nous enjoint d’écouter Kwame Nkrumah : « Africa must unit. » Mais ce disant, aucune allusion n’est faite à l’Union africaine dans sa forme actuelle, car les Africains rêvent d’une nation nouvelle et ils savent, autant que Jean Pliya, que « la construction d’une nation nouvelle exige la destruction de certaines reliques du passé. » Trop agonisante, l’Union africaine appelle à une euthanasie. Il est temps de défricher cette misère et d’y semer la graine de l’espérance : la Fédération des États d’Afrique.