Pollock

« Au commencement, la toile blanche, vide ; puis le départ hésitant, puis la coulée de la peinture, du pot à la blancheur de la surface... » — Hans Namuth. Né en 1912, dans une petite ville du Wyoming, Jackson Pollock incarne tous les mythes d'une Amérique en devenir, confrontée aux réalités d'un XIXe siècle qui s'éteint et d'un nouveau siècle qui s'installe dans un modernisme déstructurant les repères humains. Comme dans les romans, Pollock part à la conquête de New York et rapidement, grâce au Federal Act Project, il acquiert le succès, la renommée, et deviendra après la Seconde Guerre mondiale, la première grande star de la peinture américaine. Courtisé, adulé, Pollock sera pour De Kooning « He broke the ice », pour Max Ernst et Masson, un compagnon des surréalistes européens, pour Motherwell, un prétendant au statut de maître de l'école américaine. Dans cette tourmente de la vie du New York des années 50, Pollock perd ses repères, succès trop facile, trop rapide, Pollock sombre dans l'alcoolisme, détruit son mariage avec Lee Krasner. Pour achever le mythe, il se devait d'en finir comme l'autre star de l'époque, James Dean : se tuer un soir de beuverie au volant de son Oldsmobile. Ce livre éclaire sous un jour nouveau la personnalité de Pollock à travers son oeuvre qui fait de lui un maître de l'expressionnisme abstrait américain.