Ils étaient compagnons de la musique

En ce mois d'octobre 1941, sont déjà installés dans la demeure de la famille Chomel louée par les Liébard chemin de Champvert à Lyon, les premiers piliers d'un édifice collectif que l'ancien assistant du maître de chapelle de la Cathédrale de Dijon a choisi de mettre en place en ces temps troubles, dans une zone qui n'a de libre que le nom. Dans cette zone qui n'est pas encore occupée à l'automne 1941, l'objectif que Louis Liébard s'est assigné en quittant l'association Jeune France est d'enseigner le solfège à des jeunes et de leur faire étudier le chant choral et l'art scéniqje dans le cadre d'une expérience communautaire.Personne n'imagine encore que ce "laboratoire" va être à l'origine de l'une des plus fabuleuses réussites de la Chanson Française. Cinq ans après, issus des Compagnons de la Musique, émergeront en effet huit Compagnons de la Chanson. Cet ouvrage revient sur cette expérience menée avec très peu de moyens alors que la France était occupée par les nazis.Pendant quasiment deux ans (novembre 1942 à septembre 1944), sur fond de traque aux Juifs, et à quelques centaines de mètres du sinistre QG du "boucher de Lyon" Klaus Barbie, Liébard et ses adjoints projetteront sans jamais renoncer à ce qu'ils s'étaient fixés comme objectifs. Avec assez souvent l'aide de scouts dont l'esprit se rapprochait du sien !